Le syndicat pour la défense de l’acupuncture traditionnelle


Vous rêvez d’intégrer une maison médicale pour exercer votre activité d’acupuncteur traditionnel ? Bonne nouvelle, c’est tout à fait envisageable ! Cependant, quelques étapes essentielles et règles à respecter sont à prévoir pour concrétiser ce projet dans les meilleures conditions. Voici tout ce que vous devez savoir pour vous installer avec succès.

1. Vérifiez le statut de la maison médicale

La première étape est de comprendre le statut juridique et financier de la maison médicale que vous souhaitez intégrer. Deux cas principaux se présentent :

a) Maison médicale financée ou subventionnée par des fonds publics

Si la maison médicale bénéficie d’un financement ou de subventions publics, un projet de santé aura été élaboré avec l’Agence Régionale de Santé (ARS). Votre installation en tant qu’acupuncteur traditionnel non-médecin ne sera certainement pas acceptée.

Les professionnels de santé autorisés dans ces structures sont généralement ceux reconnus par le Code de la santé publique. L’acupuncture traditionnelle ne figurant pas parmi ces professions réglementées, l’ARS pourrait s’opposer à votre installation, sauf si la maison est explicitement ouverte aux pratiques complémentaires.

Tout ajout d’une nouvelle profession non prévue dans le cadre initial du projet de la maison médicale nécessiterait une mise à jour du projet et une validation par l’ARS.

Les acupuncteurs traditionnels non médecin peuvent intervenir, de façon ponctuelle sur un dossier patient, à la demande de la MSP (Maison de Santé Pluriprofessionnelle) ou de la CPTS (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé).

b) Maison médicale privée ou autogérée

Dans le cas d’une maison médicale privée ou autogérée (SCM, SISA, etc.), l’ARS n’intervient généralement pas dans le choix des professionnels. Cependant, il faut vérifier les règles internes :

SISA : Selon l’article L.4041-3 du Code de la santé publique, seules les professions médicales, les auxiliaires médicaux et les pharmaciens peuvent être associés dans une Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires (SISA).

Si la structure accepte des praticiens non réglementés, comme les acupuncteurs traditionnels, ce choix relève des responsables de la maison médicale ou des praticiens membres.

À noter que dans un cas comme dans l’autre, les lieux d’exercices des pratiques non règlementées doivent avoir une salle d’attente et une entrée différente de celles des pratiques conventionnées, et une séparation physique (mur, étage) doit être établie entre les deux zones.

2. Professions autorisées par le Code de la santé publique

Pour mieux comprendre les éventuelles limitations, voici la liste des professions réglementées autorisées dans une maison médicale financée ou associée à l’ARS :

Professions médicales

  • Médecins
  • Chirurgiens-dentistes
  • Sage-femmes
  • Auxiliaires médicaux
  • Infirmiers
  • Masseurs-kinésithérapeutes
  • Pédicures-podologues
  • Ergothérapeutes
  • Psychomotriciens
  • Orthophonistes
  • Orthoptistes
  • Manipulateurs d’électroradiologie
  • Audioprothésistes
  • Opticiens-lunettiers
  • Prothésistes et orthésistes pour l’appareillage des personnes handicapées
  • Diététiciens

L’acupuncture traditionnelle n’étant pas reconnue comme une profession médicale ou auxiliaire par le Code de la santé publique, son inclusion dans une maison médicale dépend donc du statut de la structure et de la volonté de ses membres.

3. Conseils pour faciliter votre intégration

Pour maximiser vos chances de vous installer dans une maison médicale, voici quelques recommandations pratiques :

Présentez un projet clair et pertinent

Expliquez en quoi votre pratique contribue au bien-être des patients, tout en précisant qu’elle ne relève pas des soins médicaux. Montrez comment elle peut compléter les services existants et renforcer l’offre de la maison médicale.

Respectez les règles internes

Adhérez pleinement à la charte de fonctionnement de la maison médicale : respectez les horaires, participez aux réunions, et entretenez une communication ouverte avec vos collègues. Une attitude collaborative renforcera la confiance et évitera les tensions.

Obtenez l’accord des membres ou gestionnaires

Si la maison médicale est gérée par un collectif de praticiens, assurez-vous de recueillir leur approbation pour éviter toute réticence ou incompréhension.

Dans une structure autogérée ou privée, un contrat clair (bail locatif, contrat de collaboration) devra être signé avec le gestionnaire.

En résumé, s’installer dans une maison médicale est une excellente opportunité pour bénéficier d’un espace professionnel partagé et d’une visibilité accrue. Cependant, cela demande une bonne préparation, une communication claire sur votre rôle, et un respect des cadres légaux et administratifs.

Renseignez-vous soigneusement sur le statut de la maison médicale, préparez un dossier convaincant, et n’hésitez pas à dialoguer avec les membres pour trouver votre place au sein de l’équipe. En suivant ces étapes, vous pourrez développer votre activité dans un environnement propice à la collaboration et au bien-être des patients.



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